Par le biais du collage et de la sérigraphie, je m’intéresse à la fabrication de formes organiques,
de créatures et à l’élaboration de légendes.
Mes collages sont réalisés de manière automatique avec des fragments issus d’images photocopiées.
La provenance de ces morceaux trouvés est diverse : peintures anciennes, motifs de vêtements, planches
encyclopédiques, gravures publicitaires, cheveux photocopiés, etc. Construisant mes collages avec
spontanéité, je joue avec l’échelle et la répétition des motifs et des textures. Je décontextualise des
éléments connus et les réassemble avec d’autres; je crée ainsi une nouvelle réalité.
En concevant ces images, je développe une narration d’aspect brut et indompté. Les formes nées de ces
collages semblent être issues d’un conte oublié auréolé d’une ambiance parfois inquiétante. La réalisation
arbitraire des assemblages s’apparente sensiblement au fonctionnement de la mémoire où le stockage
de données est constamment bougé, remanié, réagencé: ce qui ouvre sur un foisonnement en constante
expansion.
Le côté « récit » est un aspect important de ma démarche. Inspirée par les contes de fées dans
leur version d’origine, par les mythologies, les imageries alchimiques et les fabliaux du Moyen-âge,
je m’intéresse à l’ambiance brutale et inquiétante qui émane de ces sources imagées. Je cherche à
recréer des univers graphiques où cette atmosphère est palpable.
Une fois mes collages terminés, je les imprime en sérigraphie sur papier ou panneaux de bois. Cela me
permet de multiplier l’oeuvre, d’en faire des variations. Cela me permet également d’intégrer la couleur
et d’exploiter les jeux de transparence, indissociables de cette technique d’impression.