Ces jugements qui nous hantent

Ces jugements qui nous hantent

Au début de l’aventure Mandala, l’excitation de construire un projet et la fébrilité de la nouveauté prenaient toute la place. Comme nous n’avions pas encore pignon sur rue, nous nous déplacions souvent dans les foires, dans les salons et dans les studios de yoga. Nous ne portions pas trop attention aux paroles négatives des femmes qui sortaient de cabine avec de nouveaux vêtements. Ces commentaires passés en cabines, souvent très durs et négatifs, au détriment de la personne qui les énonçait, ne collaient pas à nos oreilles. 


C’est lorsque nous avons intégré le monde des centres commerciaux avec nos boutiques éphémères que nous avons saisi l’ampleur de la problématique.

Chacune d’entre nous a la conviction profonde d’être la seule femme* à avoir un "gros cul", de "trop petites jambes", de la cellulite, qui n’est pas assez belle, qui est trop grosse, trop maigre, pour porter "ça". Cette rumination intérieure semble n’appartenir qu’à la seule femme qui l’énonce. Pourtant, comme nous avons reçu des milliers de femmes en cabine d’essayage, nous avons rapidement constaté que cette trame appartient à la plupart des femmes, et ce, peu importe sa variante.


Nous avons constaté qu’aucune femme n'est complètement satisfaite de son corps, de ses formes, de sa peau, de ses cheveux, etc. Nous sommes complètement biaisées par ce discours intérieur qui oriente nos pensées les plus intimes. Dans le miroir, nous remarquons toujours en premier ce qui nous dérange le plus de notre corps. Si nous n'aimons pas nos genoux, c'est ce qui nous sautera aux yeux en sortant de la cabine. Pourquoi sommes-nous incapables, ou difficilement capables, de nous accepter telle que nous sommes ? 

 

Le mythe du corps parfait travesti notre image de soi. Pourtant, ce corps parfait n’est jamais le même pour chacune. Il change de forme au fil des époques, des cultures, et des regards. Il prend parfois la forme du corps de l’autre, notre amie, notre sœur, la ‘’vendeuse’’ de la boutique. La comparaison donne vie au jugement sévère que nous portons sur soi. 

 

Parfois, ces jugements sont si imprégnés dans le tissu social qu’ils sont énoncés par l’autre. En voici deux exemples. Deux amies de longues dates magasinaient ensemble. La seconde dit à la première, qui sort de cabine : "T'es dont ben laide dans le miroir, revire-toi de bord". Ou bien "Il faudrait que tu perdes au moins 20 livres avant de porter ça". Ou encore, entendre un mari dire à sa femme : "T'as un trop gros cul pour porter des leggings".

 

Par cette campagne, nous souhaitons simplement rendre visible ces pensées quotidiennes qui nous habitent toutes. Changeons-les! Nous avons le devoir, pour nous-mêmes, pour nos enfants et notre entourage, de mettre fin à cette longue et violente rumination. Inversons le processus, offrons-nous de l’amour et donnons-le aux autres. 

 

Femmes, vous êtes magnifiques, tout le temps!


Maryse Gagnon et Cynthia Boucher


*L’emploi du féminin est utilisé pour "alléger" le texte. Nous savons que le phénomène concerne de plus en plus d’hommes. 

 

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