Récit de voyage : Islande
Une pause au bord de la mer
Installé sur un tapis de fortune, le corps chauffé par le soleil, je suis en savasana (posture du cadavre) après un retour à la pratique du yoga. Désormais, chacune de mes pratiques me semble un «retour à». La vie bouillonnante d’entrepreneur s’arrime difficilement avec l’équilibre que je croyais avoir établie dans ma vie. Durant ma formation, nous discutions parfois du contraste entre l’univers protégé du monde du yoga et la «vraie vie», celle qui grouille de monde, de projets et de chamboulements.
C’est toujours à refaire
Nos studios de yoga et nos formations de professeurs nous offrent un terrain sécuritaire pour s’explorer, pour se transformer, le tout en vase clos, si l’on peut dire! Or, le plus difficile demeure de le vivre avec le contraste des pensées, des actions et des intentions de tout ce qui se rencontre dans le flot de nos vies! Couple, amis, famille, projets et travail sont des sources inépuisables de rappels sur ces toutes petites (et moins petites) choses qui ne sont pas «réglées», comme on aime bien le dire!
J’ai toujours aimé m’étendre au soleil en automne. En Islande, début septembre, c’est l’équivalent de nos températures d’octobre. Le soleil est chaud, mais l’air est frais. Les pensées filent et se promènent librement ce qui libèrent une partie de la pression que l’on exerce sur notre mental. Un bien-être profond s’installe! Je crois que ce qui m’aide profondément tous ces derniers mois, ce sont ces petits savasana faits un peu partout, à tout moment, qui me rappelle de vivre dans mon corps. Disons-le nous, être entrepreneur et mettre de l’avant ses projets, c’est bien souvent se mettre en second.
Ce petit et court périple en terre islandaise, j’y suis allée pour rejoindre mon amoureux, a été marqué par le désir de laisser derrière ce qui a été. J’ai eu le grand plaisir et l’honneur de me plonger des heures durant dans le roman d’un collègue et ami du temps de l’université, Stéphane Larue. Son roman, Le plongeur, a accompagné mes réflexions et ma détente toute la semaine. Pas de livre de croissance personnelle! Mais toujours un «travail» qui se fait. Ici, accepter de passer à une autre vie.
La grande fatigue et un système nerveux éreinté me rappelle que mes projets me demandent beaucoup. Comme je reste motivée et fidèle à la réussite de celui-ci, c’est mon véhicule actuel, je dois me réinventer. Je préfèrerai ne pas avoir à me transformer, mais où trouver l’aisance? Comment vivre la liberté de mon choix de vie? Arrimer ma vie autour de mes capacités à supporter le stress ou réinventer mes intentions? ; )
Cynthia