Une page de plus

Une page de plus

Une page de plus qui se tourne dans ce chapitre, n’ayons pas peur des mots, cauchemardesque de ma vie .

C’est avec une petite boule bien logée au creux de mon bedon, mais aussi un regard plein d’espoir que je me pointe, accompagnée de la plus grande complice de ma vie, toujours là pour moi, fidèle au poste. Si rassurante, cette femme que j’aime, qui m’aime, qui m’inspire et qui, surtout, m’aide à avoir confiance lorsque je doute (et dieu sait que ça arrive souvent!)

Ma deuxième chirurgie mammaire. Ben oui, ma 2e! Disons que la première a été faite, à en voir le résultat, par un chirurgien qui souffrait de strabisme ou peut être de Parkinson, j’ai pas encore arrêté mon diagnostic...

Je me présente donc à cette chirurgie en espérant qu’elle me redonne une partie de dignité que ce foutu cancer m’a enlevée. Oui, il s’agit d’une chirurgie purement esthétique, mais oui j’en ai besoin.

J’en ai besoin pour retrouver mon corps, mais surtout pour me sentir moins diminuée face à cette maladie. Parce que même si je l’ai supposément "éliminée", ses marques sont encore trop apparentes.

Bien sûr, je ne pourrai jamais effacer à 100% certaines de ses cicatrices, mais si au moins je peux enfin me sentir fière et séduisante en portant un décolleté, en me mettant à nue devant l’homme que j’aime, si au moins je peux ravoir ça (parce que oui je l’avais avant), et bien ce sera une victoire de plus et un grand pas vers la délivrance.

Pourquoi la délivrance? Parce que lorsqu'on a le cancer, on est automatiquement pris au piège. Il ronge de l’intérieur comme de l’extérieur, et ce, bien des années encore après son départ.

Plus je retrouve celle que j’étais, plus je me sens libéré de son emprise. Et plus son emprise s’épuise, plus je peux avancer dignement vers le nouvel horizon de ma vie qui se dresse devant moi.

 

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